COMPTE-RENDU : MARATHON DE PARIS 2019

Il y a une semaine, je participais à mon premier marathon dans notre belle capitale  : le Marathon de Paris. L’émotion n’est toujours pas redescendue au moment où je vous écris. Je suis toujours sur un petit nuage, naviguant entre fierté et bonheur. Fierté, car franchir la ligne d’arrivée a été pour moi la concrétisation d’un challenge personnel. Et oui, je suis MARATHONIEN et pourtant, il y a un an et demi, personne (même pas moi 😉 ) n’aurait parié que j’étais capable de le faire !

Avant de vous faire le bilan de ce weekend de course, je voulais partager avec vous ce qui m’avait poussé à m’inscrire au marathon de Paris. Ce challenge que je me suis lancé à moi-même m’a permis de tenir sur la durée les efforts pour perdre du poids et continuer à courir . Réussir à courir 5km puis 10 puis mon premier semi-marathon en juin 2018 m’a permis de reprendre confiance en moi. Mais j’avais besoin d’un gros défi…

Ma famille et mes amis ont du se dire que l’idée était loufoque (peut-être), que je ne mesurais pas l’entrainement qu’il me faudrait (sûrement) et je suis persuadé que certains se sont dit que j’abandonnerai avant le jour J. Et bien non, je me suis entrainé, j’en ai bavé et j’y suis arrivé ! Ma motivation ? Le bien-être que m’apporte le running, le défi sportif et surtout la fierté de pouvoir dire : je l’ai fait !

Et maintenant place au bilan de ce weekend magique !

J-2, retrait du dossard

Pour être parfaitement reposé et prêt le Jour J, je suis arrivé du vendredi. Ca m’a permis d’aller tranquillement chercher mon dossard le vendredi après-midi (et éviter la foule du samedi 😉 ) au Salon du Running au Parc des expositions (Portes de Versailles). Le retrait du dossard s’est fait en moins de 10 minutes. Tout était super bien organisé : un stand pour récupérer l’enveloppe du dossard et un second pour retirer le pack du marathonien ( un sac à dos et plusieurs goodies). J’en ai profité pour faire un tour sur les stands des équipementiers et des exposants avant de repartir.

 

 

 

J-1, le samedi

Journée de repos total en faisant un petit footing de 4 km pour dérouler les jambes ( j’ai failli me faire mordre par un chien lors de ma sortie) . Le reste de la journée est consacré à la préparation de ma tenue, de mes ravitaillements. Le soir, je fais un bon repas énergétique et je me couche après avoir regardé le match de playoffs NBA entre les Brooklyn Nets et Philadelphia Sixers.

Le Jour J

Après une bonne nuit , le réveil sonne à 6h00. Je mange mon petit déjeuner, puis je prend bien soin en mettant ma tenue de mettre de la crème anti-frottement et de protéger mes talons contre les ampoules.

A 7h22, je pars en RER pour rejoindre l’avenue Foch (les consignes sont sur la zone d’arrivée). Avec la sécurité renforcée, seules les coureurs portant un dossard peuvent accéder à cette zone et il me faut pas moins de 30 minutes pour arriver aux consignes. Le passage aux consignes par contre se fait très vite.  Je pars en footing rejoindre mon SAS de départ , un peu de stress car je suis en retard ! Je fais le traditionnel arrêt pipi. Il y a des points toilettes dans les sas.

La météo est au top : soleil et température très douce (-1 degré ). Je fais une photo et un petit live facebook pour partager ce moment avec les amis et la famille, mais pas le temps d’attendre, je range rapidement le téléphone le départ s’annonce.  8h36 , je me rapproche de la ligne de départ.

Prêt pour en découdre avec les 42 km !

A 8h38, mon marathon commence…c’est parti pour 42 km d’aventure ! Le départ se fait calmement, il n’y a pas de bousculade. Contrairement aux courses de plus petites distances, aujourd’hui tout le monde est conscient que notre meilleure alliée est la patience. Je prend un départ un peu rapide, j’ai décidé de partir à 12km/h sachant que j’arriverai à les tenir sur 25km, la suite on verra si ça tient… Sur les premiers kilomètres, je n’arrête pas de ralentir et d’accélérer pour doubler les autres coureurs. J’essaie de me détendre pour ne pas me fatiguer inutilement. Le soleil brille sur Paris, la ville est magnifique et les Parisiens sont présents pour nous encourager et ça fait chaud au coeur. Je passe le km 5 en 24’43, à quelques secondes près, je suis dans les temps. Cela me rassure. Au premier ravitaillement, j’attrape une bouteille d’eau. Je bois doucement quelques gorgées et je jette la bouteille. Nous attaquons la douce montée de la rue de Reuilly qui doit nous amener sur l’avenue Daumesnil et le bois de Vincennes. 12eme kilomètre, le stress me gagne car j’ai une envie pressante, je suis contraint de m’arrêter pour faire un pipi à l’entrée du bois de Vincennes.

Je relance de suite et je regarde ma montre j’ai perdu une trentaine de secondes. Je passe le portique du 15ème km en 1h13’34. J’ai les jambes et le cardio est bon 152bpm, je suis dans mon timing.  Je passe le semi-marathon en 1h42’14. Ca y est, je suis à la moitié de ma course. Dans ma tête, je me répète les prochaines étapes du parcours : je sais que le marathon n’a pas encore réellement commencé, le plus dur m’attend …

 

Après le 23ème kilomètre, on arrive sur les quais de Seine. La foule est dense, des airs de tour de france et les encouragements font plaisir. Le soleil, et les animations…l’ambiance est à la fête ! J’essaie d’apprécier la beauté de Paris. On entame les descentes/montées des tunnels sur les quais. L’ambiance est étrange dans la pénombre des tunnels, les premières crampes arrivent pour certains coureurs…Courage, il reste encore du chemin.

Je vois enfin la Tour Eiffel ! Le km 30 n’est plus très loin. Je passe le fameux mur symbolique des 30 kilomètres en 2h24 ’26. Je guette une quelconque baisse soudaine de régime, des crampes, une douleur ??? Rien n’arrive, mes jambes ne sont plus très fraiches mais je vais bien. Rassuré (et oui, je ne me suis pas “mangé le mur” comme on dit   😛 ).

Dur, dur le faux-plat…

J’attaque quelques faux plat  en me disant, qu’au delà du 30ème kilomètre, je suis dans l’inconnu total. Je me dis que je dois tenir mon allure au moins jusqu’au 33ème kilomètre . Beaucoup de coureurs se mettent à marcher et moi je cours toujours ! L’adducteur me fait mal, mais je chasse les pensées négatives de ma tête, meme si je cogite de plus en plus. La montée à l’entrée du Bois de Boulogne est une torture, elle fait de nombreux ravages parmi les participants.  Je visualise ce qui reste à parcourir et pour me rassurer je commence à décompter les kilomètres.

Le passage du Bois de Boulogne me semble interminable, je vois, des dizaines de coureurs au bord de la route qui ont des crampes. Je slalome entre ceux qui se mettent à marcher. Le Samu fait un massage cardiaque à l’un des participant… Tout ça fait froid dans le dos, l’ambiance est à la souffrance. Il reste 7 km avant la ligne d’arrivée ! J’ai des crampes sur les deux mollets, mon adducteur est douloureux, je souffre comme jamais j’ai souffert en faisant du sport. Dans ce moment là on pense à l’abandon, ou à marcher, je m’y suis préparé… Je m’enferme dans une bulle, la seule chose qui compte est d’avancer. Je me concentre sur les personnes qui courent devant moi pour maintenir mon rythme. On passe le km 38 et on attaque la très longue allée de la Reine Marguerite qui est un vrai faux-plat. J’ai l’impression de ne plus avancer…mes cuisses sont lourdes… J’ai l’impression que mes mollets vont exploser tellement j’ai mal avec ces crampes. J’essaie de garder une position la plus droite possible pour conserver une bonne foulée mais c’est très dur.

 

Le km 40 est en vue, Je me dis “tu vas finir en moins de 3h30 !“. Je m’accroche à mon objectif. Je puise dans mes réserves d’énergie et j’augmente mon rythme. On passe le km 40, je regarde ma montre 3h16’56. J’essaie de ne pas faiblir et de ne pas descendre sous les 10km/h, j’arrive au 41ème kilomètre, on arrive en vue de la Porte Dauphine, il y a beaucoup de supporters. Les encouragements sont super et nous donnent la force de finir, même si pendant un kilomètre les gens disent “plus que 500 mètres” .

Le soulagement sur la ligne d’arrivée, j’ai réussi !

Je passe le rond point, puis le km 42, il reste 200 m. Je regarde ma montre, j’ai mal mais gros coup d’adrénaline,  je sprinte …  ENFIN, je franchis la ligne en 3h28’57. J’ai les larmes aux yeux, je suis exténué . Trop d’émotions… J’essaie de marcher , j’ai super mal, je vais récupérer mon t-shirt Finisher et ma médaille. Au niveau des ravitaillements je mange direct 2 bananes et je bois des bouteilles d’eau. Je vais m’asseoir. Je réalise petit à petit que je suis MARATHONIEN ! Je l’ai fait, j’ai remporté mon challenge. J’ai fini en courant du début à la fin du parcours et j’ai meme dépassé mes attentes au niveau du chrono.

 

Il y a à peine un peu plus d’un an, je me reprenais en main, je faisais 98kg et je n’arrivais pas à courir plus d’un kilomètre sans m’arrêter. Je suis novice en running, mais avec la motivation et du sérieux dans l’entrainement, tout est réalisable.

Et vous, une envie de vous mesurer à cette distance ? Le challenge vous tente ?

 

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